Éditions Parole et Silence
Dans sa jeunesse, Frédéric Ozanam a choisi Monsieur Vincent, le grand saint français du XVII siècle, comme maître de vie. C’est lui qui lui a inspiré la création des Conférences de charité qui devaient devenir la Société de saint Vincent de Paul. Puis il a découvert que sa vocation était l’enseignement universitaire et il a fait rayonner son amour des littératures étrangères sur toute une génération. Il fut aussi un homme de lettres reconnu par des prix littéraires et un chercheur passionné par la lecture des manuscrits. C’est ainsi que ce grand universitaire a été l’un des premiers à traduire en français les Fioretti de st François d’Assise et à le faire découvrir comme poète et inspirateur de la première poésie italienne. Mais ce qu’il a aimé surtout en saint François c’est celui qui a livré sa vie à la radicalité de l’Évangile en servant les pauvres de son temps, en travaillant à la paix dans une Italie déchirée par les rivalités de tous ordres et en chantant la beauté de la création. Il m’a semblé important de mettre en lumière cet attachement de Frédéric Ozanam à st François d’Assise dont il ne parle vraiment qu’à la fin de sa vie. Dans un ouvrage peu connu : les poètes franciscains au XIII siècle, l’universitaire rejoint l’ami des pauvres dans une merveilleuse cohérence. Il révèle ainsi un des aspects les plus personnels de sa propre sainteté.
